Dans le cadre du projet Lycéens au cinéma, deux classes de seconde et une classe de première ont assisté à la projection du film Starship Troopers( sorti en 1997 ) au cinéma Agnès Verda ( Pavillons-sous-bois ), le matin du mardi 6 février 2018
Après une rapide présentation – faite par Sarah (gauche) et Camille (droite) du groupe Littérature et Sociétéde seconde 7 – de la vie mouvementée du réalisateur Paul Verhoeven, de ses films très provocateurs, ayant souvent un sens caché et de ses principes ( trois piliers fondamentaux : la violence, le sexe et la religion ), le film a débuté.
S’en est suivi un débat tournant autour de la problématique suivante « Ce film sublime-t-il la violence, la valorise-t-il ? ». De l’avis de madame Defosse, professeur de français, on assiste au cours du film à une vision de plus en plus péjorative. Cependant, à la fin du film, les protagonistes deviennent des héros grâce à la violence. Cette idée fut vite contredite par plusieurs élèves qui affirment bien au contraire que les scènes injustifiées et très violentes se multiplient lors du dénouement. Les héros pourraient être considérés comme des monstres. On assiste à un véritable acharnement des personnages, qui continuent à tirer sur leurs ennemis alors qu’ils sont déjà morts.
D’autres arguments ont été avancés, comme l’absence de véritable sang humain. Ils ont été développés par un élève de seconde qui dénonce la beauté trop parfaite des acteurs, les plans successifs sur leur sourire sur leurs dents éclatantes de blancheur : la violence est donc largement atténuée.
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L’aspect film « cliché américain » a été relevé par une élève, surtout au début du film : la présence de belles maisons, de l’amour à travers les couples, du sport… Cela fait très film « d’ado ». Mais au fur et à mesure du film, la violence commence à naître, entre tromperie, mutilation, extermination ; ce qui rejoint l’idée affirmée au début du débat. De plus, le triomphe prend un aspect nazi, avec les uniformes semblables à ceux de la Gestapo, le physique des personnages (blonds aux yeux bleus) y contribue largement.
L’absence d’émotion lors de plusieurs catastrophes a été mise en évidence par plusieurs élèves de première L1. La violence est omniprésente, ce qui empêche à l’amour qui est présent dans les premières minutes du film, de se développer et tout simplement d’exister.
Un élève de seconde affirme lui que l’on glorifie à travers ce film la violence, à travers l’obtention de médailles, la joie de vaincre. Ce qui fait passer ce film pour une campagne de pub pour la guerre. Propos immédiatement contredit par Séverine Houy (responsable de « Lycéens au cinéma », des Pavillons-sous-Bois), qui justement indique que certains critiques ont pris le film au premier degré, l’accusant d’être militariste et fasciste alors qu’il est tout le contraire si on l’étudie bien. Les humains sont parfois montrés comme des insectes et de nombreux parallèles sont faits entre ces deux mondes différents et opposés. De plus, l’humour est tout de même présent avec des vomissements spectaculaires, la propagande très exagérée, etc.
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Selon un autre élève, approuvé par Séverine Houy, il y a un réel décalage entre la fiction et la norme : tuer est une habitude, il n’y a plus de réaction, plus de recul face à la violence, ce qui pourrait être un reflet de notre société avec une violence omniprésente, dans les films, les jeux vidéos.
Mais en réalité qui sont les vrais méchants ? Les humains avec leur apparence nazie, leur acharnement, leurs cruelles expériences sur les insectes ? Ou les insectes qui tuent et se développent dans la galaxie ? Les insectes semblent devenir humains, on le voit à travers leur regard. Ne serait-ce pas là une critique de l’attitude impérialiste américaine durant la guerre du Golfe, celle d’Irak ?
Thomas Vautrin, 2nde7
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